Nouveau produit
2 Article Produits
Attention : dernières pièces disponibles !
Date de disponibilité:
"Des mots tels que "famille", "tradition", "appartenance", "traces" signifient beaucoup ici. En réalité, c’est ce qui tisse le lien. Tel l’éther, l’âme de l’évolution commune ne saurait être touchée ou vue. Elle est vécue. Old Dhaka a cessé d’exister seulement comme un lieu." M.W.
"Belonging résonne comme un écho du vieux Dhaka, offrant un regard nostalgique sur cette ville ancrée dans la tradition bangladaise. Doucement, profondément, les photographies noir et blanc de Munem Wasif dévoilent des vies teintées tant par les années et la mémoire que par le mouvement perpétuel de la vie quotidienne.
C’est le regard d’un photographe fidèle à son pays qui réfléchit l’émotion de ce vieux Dhaka qui a déjà fait rêver plus d’un photographe. Pendant dix années, Munem Wasif a parcourut ses ruelles, les berges, les échopes, poussant des portes pour y lire l’histoire d’une famille ou d’un homme seul : dix années nécessaires pour tirer dans un livre, l’essence de cet esprit qui caractérise le vieux Dhaka."
Extrait de la préface de Christian Caujolle
« Old Dhaka, le vieux Dhaka historique, est pour moi un non-sujet. Il m’entoure tout entier. Je vis ici. Cela revient à essayer de raconter l’invisible dans la vie de tous les jours. Old Dhaka m’a fait apprécier la bonne cuisine grasse et la fantaisie de l’argot, et c’est de là que je suis parti pour sentir le pouls de cette ville qui s’accroche aux choses plutôt que de les laisser aller. Mon enfance à Comilla, une ville provinciale dans une région essentiellement rurale, figée dans les traditions et dans un mode de vie à l’ancienne, m’a transmis l’harmonie avec les liens fondés sur le temps qui passe, l’évolution plutôt que sur la nouveauté.
Pourtant, au fil des images, Old Dhaka m’a dévoilé des vies cachées qui m’ont ouvert à des questions beaucoup plus douloureuses : celles de l’assimilation, la disparition, les apparte- nances, les traces.
Mes yeux se sont ouverts, et ce monde banal et familial s’est ramifié en un réseau complexe de traditions ancestrales.
Les fêtes, comme celle de Holi célébrée somptueusement à Shakhari Bazar, qui m’avait toujours semblé se résumer au seul plaisir de se jeter des pigments de couleur les uns aux autres, prirent tout leur sens d’appartenance, de continuité spirituelle et de renaissance. Les constructions anciennes, le spectacle banal des mères baignant leurs enfants dans une petite cour, des vieux chevaux fatigués tirant des voitures — qui ont cessé depuis longtemps d’être un « réel » moyen de transport —, deviennent les éléments d’une matrice où vivre est synonyme de construire sur ce qui existe, sans supprimer les structures, les coutumes, les modes de vie mis en place au cours des siècles. Cela m’a pris du temps, mais au fur et à mesure mouvements et des destruc- tions, j’ai compris pourquoi des gens comme Sumitra Debi, cette femme de Bonogram, tenaient tant à ce que leurs maisons et leurs quartiers restent en place. Il ne s’agit pas seulement d’une bâtisse, mais bien de soixante années écoulées sur cette terre. C’est le temps et c’est la vie qui respirent avec le bâti, et leur conscience collective composent les fragments d’un tout. »
Munem Wasif