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« C’était une sorte de foyer pour moi et tous ceux qui habitaient ce quartier populaire. » A.P.
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"Nous sommes en 1961, Anders a 17 ans. Elève médiocre, il est envoyé à Hambourg pour apprendre l’allemand. Mais comment un jeune étudiant se retrouve-t-il à vivre dans le quartier chaud de Sankt Pauli ? « Un soir, je me suis égaré en ville. J’ai rencontré une superbe créature aux longs cheveux blonds, avec des yeux gris, une immense bouche et un fort accent étranger. Elle m’a demandé où j’allais. Je lui ai répondu que je ne savais pas. Elle m’a alors lancé : “Viens avec nous, nous allons dans une fête.” »Jusque tard dans la nuit, avec Vania, la belle prostituée finlandaise, il dansera sur les Rolling Stones et Fats Domino. « J’étais un jeune homme seul qui comprenait mal l’allemand. Mais, entre le finnois et le suédois, nous pouvions communiquer. Je suis tombé amoureux ! » Il découvre l’amitié chaleureuse des habitants du quartier. Cette expérience unique déterminera sa vie et son travail de photographe.
De retour à Stockholm, il découvre la pratique photographique grâce à son ami Kenneth Gustavsson, alors étudiant dans l’école du célèbre Christer Strömholm* (1918-2002). La nuit, il développe en douce ses premières photos dans le labo de l’école, jusqu’à ce qu’il se fasse surprendre par son directeur, qui décide de l’admettre aux cours. En 1967, Strömholm, devenu son mentor et son ami, le renvoie à Hambourg avec un appareil photo afin qu’il enregistre ce qu’il a vécu autrefois. Sa bande s’est dispersée, mais une femme l’emmène au café Lehmitz, un lieu convivial ouvert sept jours sur sept que fréquentent prostituées, paumés et voisins. Il retrouve une chaleur et une sincérité qui le saisissent : « C’était une sorte de foyer pour moi et tous ceux qui habitaient ce quartier populaire. » Le livre Café Lehmitz(aujourd’hui mythique) ne paraîtra qu’en 1978 en Allemagne et deux ans plus tard en version suédoise. C’est un recueil cru, émouvant, où Anders Petersen débusque, avec naturel et empathie, une fêlure dans un regard, un geste d’amitié ou un sentiment de rejet… Autant d’images dont on ne sait si elles surgissent du réel ou d’un rêve agité. Il en sera désormais toujours ainsi dans l’œuvre du Suédois, qu’il s’agisse de ses travaux réalisés dans les prisons (1984), à l’hôpital psychiatrique (1995) ou des clichés qui nourrissent son journal intime depuis quarante ans."
Frédérique Chapuis pour Télérama