Petersen Anders

To Belong

Nouveau produit

Le séjour d'Anders Petersen à Emilia (Italie) après le tremblement de terre.

  • Studio Blanco (2013)
  • Reliure japonaise
  • 58 pages
  • 22,5 cm x 30 cm
  • Edition limitée à 1000 exemplaires numérotés. 
 

Plus de détails

1 Article

Attention : dernières pièces disponibles !

60,00 € TTC

-50%

120,00 € TTC

En savoir plus

I've never been here


I've never met this people


I've never been driving right


into a milk bottle


like we were when it was fog


—   Anders Petersen

Le 20 mai 2012 à 4h 03 min et 52 s, une faille s'est ouverte dans l'écorce terrestre juste au dessous d'un village près de Modène appelé Finale Emilia, à l'endroit même où pendant plus de mille ans se situait la frontière entre le territoire d'Emilia et le reste du pays. Deux énormes plaques terrestres se sont entrechoquées, glissant et s'écrasant l'une contre l'autre, tentant de se voler la place, tels de furieux géants claustrophobes. 603 mètres au dessus, à la surface, la terre s'éleva de 15 centimètres. Les fondations des immeubles ont commencé à chanceler, les fissures ont cheminé sur les murs de plâtre. Cela a duré 20 secondes. Puis les rues se sont rapidement emplies d'hommes et de femmes en pyjamas, terrorisés. A l'exception de sept personnes qui ne sortiront jamais plus. Dans les semaines qui ont suivi, le tremblement de terre toucha Bondeno, Mirabello, Medolla, San Possidonio et Novi. Des secousses se répercutèrent partout dans les provinces de Modène, Reggio Emilia, Ferrara, Mantova, Rovigno, Bologna. Sur plus de deux mois, 2300 répliques firent une trentaine de morts et laissèrent la population sous le choc. Les voitures écrasées par les débris des buildings au pied desquels elles étaient garées. Des usines entières brisées, soudainement fragiles. Des chacals volant les uniformes des équipes de secours pour piller les décombres. Les évacués criant sur d'autres chacals : les équipes de TV. Les Palaces sans façades, dont les meubles sont visibles depuis la rue. Les châteaux et clochers détruits sans dignité à coup de dynamite.

Partout, des barrières et de la poussière.

Une personne qui se lève tous les matins devant une terre dévastée ne peut avoir qu'un but : réparer. Et, semaine après semaine, les docteurs sont retournés à leurs patients, les ouvriers à leur fonte, les fromagers à la vente de leurs fromages et les entrepreneurs ont réparé les maisons. Studio Blanco a apporté sa contribution en faisant ce qu'ils font le mieux : une histoire en images afin de faire le lien entre les lieux et les visages d'Emilia, comme pour repousser la possibilité que l'effondrement de la terre ait entrainé celui de la population qui l'occupe. Pour raconter cette histoire, ils ont invité le photographe suédois Anders Petersen, un homme qui n'a rien à voir avec le lieu, mais qui réalise depuis 50 ans des travaux crus et troublants dont le thème central est la vulnérabilité.

Durant huit jours en novembre 2012, Studio Blanco fit faire à Anders Petersen le tour des routes, berges, et squares dévastés, le laissant photographier qui il voulait, là où le voulait et comme il le voulait, avec l'idée que seul un étranger pouvait trouver et capturer l'esprit d'unité qui habite ces terres. Un jeune contorsionniste, un tronc d'arbre épineux, un couple de personnes âgées dansant dans une salle de bal. Une année après le tremblement de terre, les photographies de Petersen créent un petit poème sur Emilia, qui suture les plaies profondes et rend à cette terre toute l'humanité qui l'a toujours caractérisée.